mercredi 24 mai 2017

Chronique : Port d'Âmes



Lionel Davoust
Auteur francophone, voir le site
Editions Critic
Fantasy
23€
531 pages


Je retrouve enfin la plume de Lionel Davoust, cette fois dans son univers Evanégyre qui est de la fantasy pure et dure, à l'inverse de sa trilogie Leviathan que j'avais tant aimée. 

Port d'Âmes est un roman riche, avec une histoire et une mythologie propre que l'on ne fait qu'effleurer car l'univers d'Evanégyre est extrêmement vaste et j'ai hâte de me plonger sur les autres romans qui s'y déroulent à différentes époques afin de mieux le cerner. 

Dans ce roman, nous suivons Rhuys, qui a été obligé de servir en mer pendant 8 ans pour payer les dettes de son père, un homme droit et honnête. Il termine ses années de servitude à Aniagrad, cité portuaire, indépendante où tout se monnaye. Et là, notre pauvre Rhuys va cumuler les désillusions. C'est un personnage bien équilibré, plutôt naïf mais avec du plomb dans la tête quand il faut. Il apprend vite, défend des valeurs nobles et assume ses erreurs. Tout comme lui, j'ai voulu croire à ses beaux principes, j'ai voulu espérer que tout irait pour le mieux et que non, tout le monde n'est pas pourri jusqu'à la moelle. Oui, moi aussi je suis un peu naïve ^^" 

L'autre personnage important du roman, c'est la Vendeuse. Je vous mentirais si je vous disais que j'ai pu m'identifier à elle ou même la comprendre car elle est très spéciale. On la rencontre alors qu'elle vend des bouts de son âme sur le marché. Il s'agit d'émotions brutes liées à des souvenirs de sa vie. J'ai beaucoup aimé cette idée et surtout le fait que l'acheteur peut faire perdurer ces morceaux d'âmes en lui. Ce n'est pas uniquement une question de prostitution de l'âme. La Vendeuse, donc, est un personnage à part, que j'ai beaucoup aimé malgré son étrangeté et son côté intouchable. Elle était d'une telle tristesse et pourtant d'une si grande noblesse et fierté. C'est un personnage inoubliable, d'une grande force qui m'a touchée. 

L'histoire m'a passionnée ! J'ai voulu savoir comment Rhuys allait faire pour se sortir de tous les pièges qui lui ont été tendus. Ses réactions ont toujours été surprenantes. Il est parfois impulsif mais conserve une grande intelligence et une bonne remise en question. À travers lui, l'auteur questionne ses lecteurs sur eux-mêmes, sur leurs principes et ce qui est réellement important. 

L'univers est donc vaste, riche, il attise notre curiosité. J'ai adoré certaines idées comme l'Administration (mais suivre un vieux perfide appelé Cassian après avoir vu Rogue One et être tombée amoureuse du héros, c'était rude XD), la dranaclase, la cité même d'Aniagrad qui se développe en écrasant tout ce qui se trouve dessous, ce qui me fait penser à des couches géologiques...

L'impression générale du roman est assez poétique, contemplative disait l'auteur. J'ai aussi trouvé cela mélancolique et triste. L'objet livre en lui-même est très beau et je n'ai pas vu passer les 500 pages ! Il s'agit, tout comme les autres romans de Lionel Davoust, d'un roman exigeant, qui demandera toute votre attention. Il se savoure, il faut qu'on s'en imprègne, à l'image des transferts d'âme de la Vendeuse. 

Pour conclure, ce fut une belle lecture, certes triste, mais immersive et introspective. 

 
*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois de mai : Lectures en préparation des Imaginales

Ma note : :star::star::star::star::star:






*Cette lecture participe au challenge PIF avec l'option des petites maisons d'édition

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